TRIBUNE


Depuis deux mois, le boycott de la Coupe du Monde fait débat.
Plus de la moitié des Français se dit prêt à ne regarder aucun match durant la compétition.
C’est du jamais vu.
Forcément, dans la société actuelle du buzz, de la surenchère et de la polémique, les prises de position à l’encontre du boycott ne manquent pas, alors que n’importe quelles actions non violentes ne devraient jamais être remises en question. Elles appartiennent à celles et ceux qui les entreprennent, les opposants ont bien du mal à trouver des arguments pour les contrer.
« C’est trop tard, il fallait se réveiller avant », voici la phrase qui ressort en permanence pour dissuader les gens à boycotter cette édition 2022 au Qatar.
Un argument non recevable, puisque depuis l’attribution de cette coupe, de nombreuses voix se sont élevées pour mettre en lumière les conditions de travail de ce pays du Golfe, son climat très aride, et son manque total d’infrastructures.
En effet, de nombreux reportages ont été diffusés, dont un Spécial Investigation produit par Canal + en 2014 (avant l’arrivée d’un certain Vincent Bolloré) visionné plus de 2 millions de fois sur YouTube.
Les articles parus dans The Gardian et les enquêtes menées par Amnesty International ont permis de révéler aux yeux de tous ce qu’il se passait à Doha, et ce depuis des années.
La Fifa n’a rien fait, les décideurs politiques non plus.
Qu’aurions-nous pu faire en tant que citoyens durant ces douze années afin d’éviter que la Coupe du Monde ne se déroule au Qatar ?
Vous avez la réponse : RIEN.
Même si nous avions été des millions à manifester, cela n’aurait rien changé.
Personne ne prendra en otage le téléspectateur durant les 4 semaines de compétition.
Considérer le téléspectateur comme un otage pour un événement qui reste, quoi qu’on en dise, divertissant, est inapproprié.
Il ne s’agit pas ici de boycotter l’accès à l’eau, au chauffage, à l’électricité, à l’épicier du quartier ou bien un autre besoin de première nécessité.
Il s’agit ici d’appuyer ou non sur le bouton de la télécommande, sachant qu’elle n’en détient pas qu’un seul.
L’air de rien si nous sommes des millions à le faire, boycotter, il se pourrait qu’aucun autre événement sportif ne soit attribué à un pays comme tel. Un gouvernement qui bafoue les droits humains, condamne l’homosexualité, consomme cent fois plus de ressources qu’il n’en détient, et qui a arrosé la moitié d’un juré pour obtenir le droit d’organiser cette manifestation.
A nous de dire, même si nous nous trouvons loin, qu’il reste encore un peu d’humanité, un respect et une considération des autres, notamment pour les familles des victimes.
Tout n’est pas perdu.
Il reste encore un brin d’espoir.
La décision nous appartient.



  • Ecclo & friends #BoycottQatar2022